TECHNIQUE

Utiliser le pin ?

Le pin demeure un bois de choix pour la menuiserie intérieure. Mais est-il toujours de mise à l’extérieur ?

Pendant longtemps, le pin a été utilisé à l’extérieur des maisons pour la construction d’éléments architecturaux, ornements, balustrades, etc. Et ses vertus ont été défendues par tous : facilité de façonnage, beauté du grain, facilité à teindre ou peindre notamment. De plus, on a toujours vanté sa longévité et son endurance au climat et à l’humidité.

Effectivement, lors de travaux de rénovation ou de réparation que j’ai moi-même effectués, j’ai souvent été en présence de pièces de pin très anciennes dont l’état de conservation était presque parfait. Chaque fois, j’étais étonné par la résistance de cette essence au pourrissement.

Mais les choses semblent avoir changé. J’ai utilisé du pin dans la construction de galeries, de balustrades et de motifs architecturaux au milieu de la décennie 1990 et j’ai dû constater la très mauvaise résistance des pièces de bois exposées à la pluie et au froid seulement une dizaine d’années après leur mise en place. Dans certains cas, les pièces de bois semblaient s’être quasiment désintégrées.

J’ai cherché la raison de ce qui semble être une mauvaise qualité du bois de pin actuellement vendu sur le marché. Deux motifs m’ont été suggérés : temps de séchage trop rapide ou bois trop jeune, ou les deux à la fois. Je n’en sais pas plus.

Chose certaine, à moins de me retrouver dans une situation où je ne peux faire autrement, j’utilise maintenant le cèdre blanc (Thuya de l’Est), ou le cèdre rouge (de Colombie-Britannique). Le cèdre (de son vrai nom thuya) a la réputation d’être très résistant aux intempéries et il est facile à travailler. De plus, il est léger. Deux inconvénients cependant. Il n’est pas toujours facile de trouver des planches larges. De plus, les fibres sont moins fines que celles du pin. Il peut donc arriver que vous soyez obligés de le planer de nouveau ou de le poncer, dépendemment de l’usage que vous en ferez.

Pour des ouvrages de structure où la résistance est la première qualité requise, le bois de mélèze est exceptionnel par sa solidité. Largement utilisé au XIXe siècle et exporté en Angleterre sous l’appellation de « tamarack », il avait disparu du marché suite à sa sur-exploitation. Quelques rares scieries le vendent maintenant. Son défaut : il a tendance à tordre un peu. Mais il est très résistant au climat. C’est un bois semi-dur.

À vous de bien réfléchir avant de choisir une essence pour des travaux extérieurs !